La communauté de l’arbitrage est en deuil. Elle vient de perdre une figure de proue. Emmanuel Gaillard était fédérateur. Il a fait grandir autour de lui une équipe de premier plan dans le département d’arbitrage du cabinet Shearman et Sterling à Paris puis créé il y a un mois le cabinet Gaillard Banifatemi Shelbaya Disputes. Il a œuvré pour le rayonnement de la place d’arbitrage de Paris et pour tisser des liens entre l’ensemble des praticiens de l’arbitrage dans le monde avec l’International Arbitration Institute (IAI) créé sous l’égide du Comité Français de l’Arbitrage (CFA) avec un annuaire des praticiens et une collection d’ouvrages sur l’arbitrage. En 2011 il est à l’origine de l’Académie Internationale de l’Arbitrage destinée aux étudiants et aux jeunes praticiens de l’arbitrage. Emmanuel Gaillard a contribué à la doctrine française de l’arbitrage, défendant un ordre arbitral au-dessus des ordres juridiques nationaux, s’intéressant tour à tour à la philosophie et à la sociologie de l’arbitrage. Dans son dernier article à la Revue de l’arbitrage il vantait les vertus de la méthode des règles matérielles appliquées à la convention d’arbitrage.
